Un trio. Une histoire ressassée sous l’œil inquisiteur du projecteur. Une parole éclatée, disséminée entre trois visages privés de corps, sommés de parler, de dire, à tour de rôle. Mais dire quoi ? La langue épuisée ne recueille plus qu’une trace d’un sens qui n’a peut-être jamais été. Le langage laisse apparaître ce qui se cache derrière lui, une musique.

Comédie

Trio sans nom, sans passé, sans Histoire

Trio sans nom. Répétition

Trois personnages, un homme et deux femmes, ou plutôt trois têtes émergeant péniblement de trois jarres semblables. Trois têtes donc dont on ne sait rien si ce n’est une histoire commune qu’ils ressassent sans cesse face à un projecteur qui leur extorque la parole. Leur histoire ? Une histoire banale d’adultère mais sur laquelle Beckett revêt un vernis glacé : visages inexpressifs, voix atones, pour une pièce sans lieu, sans personnage, sans action. La scène devient alors un espace aux confins de la vie où résonnent trois voix blanches parvenues des limbes.

Musicale Comédie

Trio pour piano, violoncelle et clarinette