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Eva Lacoste - 2001

Kazem Shahryari explore le destin d’hommes et de femmes impliqués dans une histoire conçue pour broyer. Poète et homme de théâtre, il s’inspire de Grand-peur et misère du Ille Reich, et investit l’ oeuvre de Brecht avec sa vision particulière.

Son premier contact avec les planches, Kazem Shah­ryari le doit à un modeste comique qui anime les mariages à Téhéran, avant de créer sa première pièce à l’âge de 9 ans. Dramaturge, metteur en scène et comédien, il connaît par ses écrits l’opprobre du shah et celle des aya­tollahs et quitte son pays avant de créer l’Art Studio Théâtre sur les hauts de Belleville à Paris dont il assure la direction artistique depuis 1986. Ses spectacles sont le reflet et l’écho des urgences de notre temps.

"Un conte est inventé pour mieux songer"

Au revoir et bonjour Monsieur Brecht se présente comme une nouvelle forme de rencontre avec Brecht que Shahryari connaît bien pour avoir monté ou joué treize de ses pièces. Inspiration en toute liberté conçue sur proposition de Gérard Astor, directeur du théâtre ]ean-Vilar. "Tout ce qui existe dans l’humanité nous appartient. On a hérité d’une richesse extraordinaire et on la dépense comme on veut." Credo de Shahryari qui évoque anecdotes, histoires uniques et banales de la vie des camps, comme cette histoire d’amour : un homme et une femme qui s’éva­dent durant une semaine, longue comme l’éternité, avant d’être rat­trapés par la mort. Des scènes se croisent, se juxtaposent, dures ou tendres. Il y a même l’histoire d’un couple, histoire d’amour banale et unique balayée par la mort qui se présente au bout du chemin. Une danseuse, femme-oiseau, un film montage, la musique racontent à leur façon un univers empreint de douleur et de poésie. "Il ne sert à rien de créer de grands drames à principes idéaux qui représentent la marche du monde et les usages du destin, mais de simples pièces qui décrivent le destin des hommes, d’hommes qui doivent être le gain de ces pièces." Le parcours de Kazem, son talent de poète créent une scène de liberté qui explore les cou­lisses de l’âme humaine. "Un conte est inventé pour rompre la vie quoti­dienne du jour et la vie intime de la nuit, pour séparer le conflit et la séré­nité. Un conte est inventé pour per­mettre de mieux songer, de mieux réfléchir... " C’est ainsi que Shah­ryari aborde Brecht, c’est ainsi qu’il animera un atelier théâtre intitulé " Autour de Brecht", qui regroupera amateurs et jeunes du milieu scolaire.


Au revoir et bonjour Monsieur Brecht, le 28 janvier à 16h et le 30 janvier à 20h30. Représentation en temps scolaire le 29 janvier.

Théâtre jean- Vilar : 01 55 53 10 60.

Eva LACOSTE, VITRY HAD. N°277 JANVIER 2001