Un divertissement qui fait grandir. Haut en couleurs.

Hassan naît chauve… et le reste jusqu’à sa majorité, faisant le malheur de son père et la disgrâce de sa mère. Ce qui n’entame pas une seconde sa bonne humeur. Son esprit d’à propos, s’il tombe parfois à côté, lui valant mille mésaventures, fait le bonheur du public.

On participe, on se régale des farces, quiproquos et conflits qui fatalement s’ensuivent dans une espèce de farandole aux belles couleurs de l’Orient où le bleu de l’Iran prévaut, soutenue par la musique de Barzan YASSIN, compositeur kurde. La danse, car tous ceux qui rencontrent le jeune garçon, au crâne aussi luisant et imberbe qu’un œuf, depuis son père et sa mère et jusqu’au potier, au marchand de tissu ou au serpent rouge, tous sont animés d’une énergie redoutable. Energie qui les fait gambader, deviser, chanter et poursuivre le naïf Hassan. Tancé, rossé, chassé, celui-ci, héros d’un conte bâti comme un roman d’aventures, s’en sort toujours. Sa quête est rythmée, menée, portée par la voix grave de Kazem SHAHRYARI qui, de poète et dramaturge, de metteur en scène et de comédien se transforme en conteur, auprès de Hassan Katchal, Philippe CERIZOLLA, Françoise MUXEL, Paul SOKA… tous drôles et convaincants.

Les lumières rallumées, les plus jeunes se disent qu’ils viennent de voir une sacrée belle histoire sur la différence et la conscience.

Quant aux grands, ils pensent qu’ils feraient bien d’en prendre de la graine… dans tous les cas, un spectacle dynamique, poétique, coloré qui vient se voir à l’Art Studio Théâtre ou se déplace. De la belle ouvrage.

Jocelyne SAUVARD Écrivain