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Le Tableau de Viktor Slavkine

Chronique Theatrauteur

Mettre toute son âme dans un tableau, ses espoirs et sa désespérance, c’est le lot de tout artiste. A la limite, cela ne peut être raconté et l’art abstrait fait cela très bien.

Ensuite, celui qui regarde aime on pas, s’y retrouve ou non.

Pour évoquer agréablement un tel sujet, le comique s’impose voire le clownesque l’un et l’autre constituant une sorte de pudeur puisqu’il est ainsi permis d’aborder ce qui dérange ... agréablement.

Ici, nous pénétrons dans la chambre 343. Fichtre ! à défaut d’être un grand hôtel, le bâtiment est vaste. Nous découvrons un homme qui visiblement s’habille, est encore en caleçon mais pressé de sortir sans doute (?) a déjà mis son chapeau.

De l’anachronisme naît le comique de situation. Quelqu’un va le déranger, porteur de chapeau lui aussi mais comme il vient de l’extérieur, c’est logique. Son comportement le sera moins. Que vient-il faire au juste ? Jouer aux devinettes au moyen du classique " chaud et froid " ? Car il s’agit de trouver un objet qui se trouve dans la pièce. Tous les enfants ont fait ça et derrière ce qu’il convient de découvrir, se trouve toute une histoire ...

Viktor Slavkine a traversé l’ère soviétique, ses non-dits obligatoires, à fortiori ses dérisions. Le metteur en scène Kazem Shahryari qui comme chacun sait est un exilé était mieux placé que tout autre pour extraire la quintessence de cette pièce.

Il s’est acquitté de la démarche avec élégance, ses interprètes dansent parfois le texte ce qui donne un caractère aérien à un thème qui pourtant est lourd de signification tant il est évident que le seul remède au désespoir se nomme poésie. Et puis, les clowns ne sont ils pas à leur façon des métaphysiciens ?

par Simone Alexandre

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